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Final Verdict
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– Q1 : Hicham Houdaifa, vous êtes journaliste d’investigation, vous êtes l’auteur de plusieurs livres notamment sur la radicalisation, sur les enfants au Maroc, sur la migration et aussi sur les femmes. Vous avez écrit d’autres femmes d’autre mulets qui parle des hommes démissionnaires. Aujourd’hui j’aimerais bien vous parler de la masculinité. Je vous pose une première question autour de cela, la masculinité est présente au cœur de vos travaux, sur la radicalisation, sur les femmes et sur les enfants.
– R1 : Oui elle est présente de manière transversale sur les livres sur la condition féminine « d’autres femmes d’autres mulets » et on la ressent aussi dans les récits sur les mères célibataires, sur les pères démissionnaires, les pères lâches, mais également dans les violences envers les femmes, sur la représentation des femmes dans la tête des hommes, sur ce qu’est être un homme et son rapport avec l’autre, surtout le sexe féminin. Donc, ce n’est pas une réflexion, puisque dans mon livre je ne fais pas de réflexions, je raconte des histoires, sous la forme d’enquêtes et de reportages, mais de manière transversale, je questionne cette masculinité ou ces représentations, et j’ai toujours pensé que c’était important de prôner ces modèles d’hommes qui sont soit enseignés dès le jeune âge à nos enfants, pour pouvoir avoir des modèles non violents, moins contradictoires. Faut rappeler aussi de la situation des hommes aussi, les hommes souffrent. Cela veut dire que ce n’est pas toujours une violence envers les autres mais également une violence envers soi-même quand on n’est pas assez masculin pour les autres, ou quand on est perçu comme étant moins masculin par rapport à un certain modèle. Donc ces différentes incidences, je les pense, mais pas directement dans mes livres, mais de manière transversale.
– Q2 : Hicham Houdaifa, qu’est ce que la masculinité pour vous ? Si je vous demande de vous positionner à l’échelle de la masculinité ?
– R2 : C’est une question très dure… C’est faire preuve de responsabilité, pour moi c’est très important en tant qu’homme d’être responsable. Je ne sais pas, peut-être parce que j’ai grandi dans une société où beaucoup d’hommes ne sont pas responsables, donc cette notion de responsabilité est importante pour moi. Mais c’est aussi faire preuve d’empathie, envers les autres et envers soi- même. Donc c’est très difficile parce que depuis notre enfance on nous a inculqué des modèles de masculinité, et dans mon cas personnel j’ai dû me bagarrer avec moi-même, cela m’a occasionné beaucoup de tort, du moins je parle de ma génération, j’ai été adolescent dans les années 80, il fallait avoir une certaine caractéristique de la masculinité. Moi je trouve qu’aujourd’hui on a peut-être un peu plus évolué, du moins dans des sphères urbaines et éduquées. Et aujourd’hui on a le droit de proposer d’autres modèles de masculinité où on fait preuve d’empathie et de responsabilité envers les autres.
– Q3 : Vous avez parlé de masculinité pendant les années 80, est ce que vous pouvez nous décrire cette masculinité ?
– R3 : C’était un modèle où il ne fallait pas pleurer, les cheveux… moi je me rappelle que j’ai toujours eu l’envie d’avoir de longs cheveux mais surtout d’expérimenter des coupes, de notre temps il y avait une coupe nommée « coupe soleil », avec on avait des cheveux qui tombaient sur le visage, je l’ai expérimenté pendant une semaine, le regard des autres sur moi était un regard prédateur qui m’a renseigné aussi sur la situation de notre société. C’était très dur à vivre, parce que d’une part cela te faisais peur, j’était un gamin de 15 ans, quelqu’un te regarde, tu ne sais pas s’il veut te manger… Et de là, je pense que j’ai eu de l’empathie pour les filles et les femmes qui endurent cela à une fréquence beaucoup plus grande et en même temps cela se questionnait sur moi-même, pourquoi ils me regardent comme-ça ? est ce que je ne suis pas quelque part, pas masculin ? ou pas masculin assez ? Et cela m’a vraiment fait du mal, d’ailleurs j’ai tout de suite fini par ne plus avoir cette coupe parce que l’homme doit avoir des cheveux courts, parce qu’il doit être viril… Et même mes goûts musicaux, parce que moi j’étais quelqu’un qui aimait certains chanteurs qui n’étaient pas assez masculins pour beaucoup. Quand je parle de Prince par exemple, les rockstars des années 80, et même des groupes gays, à l’époque j’aimais beaucoup leur musique. Prince particulièrement était quelqu’un d’androgyne, qui n’était pas assez homme. Et bien sûr, être homosexuel était une insulte à l’époque, elle l’est toujours, elle l’était encore plus à l’époque, donc forcément quand tu aimes Prince, ou George Michael qui en 1989 allait connaître sa véritable sexualité, ça ne passait pas. Il y avait même ceux qui aimaient Prince et s’interdisent de le dire. Tu vois ? donc ce n’était pas rigolo. Mais bon voilà, je pense que vivre dans des quartiers comme celui où j’ai vécu, moi j’ai vécu au centre-ville de Casablanca, ça t’altère. Parfois tu dois prouver que tu es un garçon, avec une certaine violence, et tu te trouves en contradiction avec ce que tu es, c’est un handicap. Il faut du temps et de l’effort pour rétablir l’équilibre dans sa tête et pouvoir être l’être qu’on a envie d’être, au-delà du masculin, et aussi l’homme qu’on a envie d’être envers ses sœurs… Moi j’avais ce problème, j’avais trois sœurs, et je devais être l’homme. Je suis l’aîné de ma fratrie et mon père me responsabilisait outre mesure, et c’était très violent. Mais après tout cela, je pense que la nature nous a doté d’une résistance, je lisais beaucoup quand j’étais gamin, je pense que cela aussi m’a aidé, cela me permettait d’être dans un autre univers qui permet de se repositionner par rapport à tout cela. Et puis, le temps fait l’affaire.
– Q4 : Cela va vers la question que je voulais te poser, comment peut-on être un homme positif ?
– R4 : Il y a quelque chose qui m’a toujours guidé : est ce c’est juste ou pas ? c’est le paramètre : justice. Et c’est quelque chose qui m’a influé de manière transversale sur ce que je suis. Est-ce que c’est juste de me comporter avec mes sœurs comme-ça ? Est-ce que c’est juste de penser de la sorte pour être un homme, tel que la société veut que je sois ? Et je pense que cela m’a beaucoup aidé à aller vers une masculinité positive. Et ce n’est pas toujours voulu, on se met dans un schéma de justice, et c’est ce qui me guide également dans ce que je fais, dans ce que j’écris. Est-ce que c’est juste qu’une petite fille ne puisse pas aller à l’école ? Est-ce que c’est juste que des petits enfants soient agressés sexuellement il qu’il n’aie pas une stratégie ou une vraie prise en charge de ces enfants ? C’est des choses comme cela qui m’ont guidé vers une vision du monde un peu plus gentille.
– Q5 : Je veux t’interroger sur le féminisme, est ce qu’on peut être homme et féministe ? Si oui, est ce qu’on est des hommes féministes, des hommes pro-féministes ou des hommes positifs ?
– R5 : Moi je suis un homme de terrain, je comprends, je vois des gens qui disent qu’on ne peut pas être homme et féministe, qu’on ne peut être que pro-féministe. Quand je vois ce discours autour de moi, je n’ai aucun problème de dire que je suis féministe, partant du principe que pour moi, le féminisme relève des droits humains, encore plus dans des pays comme les notre. On est encore dans un stade où on demande juste que les filles soient scolarisées comme les garçons, est donc dans des problématiques très intégrées dans les droits humains, mais qui se confondent avec le féminisme. J’ai toujours pensé que j’était quelqu’un dont les droits des femmes sont importants pour moi. Donc est ce que je suis féministe ou pro-féministe ? pour moi cela veut peut-être dire la même chose, peut-être que non… mais dans la pratique je suis quelqu’un qui milité pour la cause féministe, et je trouve qu’il est important de lutter pour que les femmes aient les mêmes droits que les hommes. Je ne veux pas me perdre dans les considérations théoriques que je ne maitrise pas, je veux être plus pratique et plus directe.
– Q6 : Hicham, comment imaginez-vous les hommes de demain ?
– R6 : Aujourd’hui, la véritable crise que je vois, pas seulement au Maroc, c’est la crise des hommes, cela se voit par exemple à l’école avec l’échec scolaire des garçons. La masculinité positive est importante d’abord pour nous, pour nous concilier avec nous-même. Il faut ouvrir le domaine de définition de la masculinité et englober beaucoup de choses. C’est aussi donner la possibilité à plein de garçons pour se sentir autant futurs hommes, autant jeunes hommes que les autres. Si cette voix là est prise en considération, si elle est également enseignée à l’école, dans les manuels scolaires, il faut que la masculinité positive soit celle des hommes qui accompagnent les femmes, autant que les femmes accompagnent les hommes. C’est ce qu’il faut prêcher, et si on le fait, je pense qu’on aura des hommes un peu moins tristes qu’ils le sont aujourd’hui, un peu plus « assumant » de leur masculinité et de leur paternité. Parce que on le voit, on a une vraie crise des pères au Maroc, notamment dans des quartiers défavorisés, donc il faut avoir un discours qui responsabilise les hommes. Moi je suis de nature optimiste, mais si on fait en sorte à ce que ces valeurs là soient dessillées et promues, que ce soit dans les manuels scolaires, dans les médias, et aussi qu’il soit une volonté politique pour que ces valeurs là de modernité qui ne sont pas indépendantes des autres valeurs, qui sont les libertés individuelles, la mixité sociale, l’égalité des chances…C’est un tout, ce n’est pas parcellaire. On ne peut pas promouvoir la masculinité positive à l’extérieur des autres droits qui sont importants, c’est un pack qui est aujourd’hui assez promu. Et c’est ce qu’il faut faire pour avoir des hommes plus heureux et des femmes plus heureuses.
– Q7 : Hicham, un dernier mot pour les jeunes hommes marocains…
– Moi si j’ai un conseil à donner ça serait surtout : soyez juste ! Ecoutez vos émotions et vos sentiments et apprenez à vous excuser. Il faut apprendre à nos enfants à suivre leurs sentiments, et de ne pas les ignorer ou les rejeter.
– Q8 : Une dernière question, est ce que le fait d’être père d’une petite fille a accentué ces réflexions ?– R8 : Cette prise de conscience a été plus envers ma mère, parce que moi je suis le garçon aîné entre trois filles, et déjà l’injustice envers ma mère était le premier déclencheur. Effectivement, quand tu as trois filles, comme c’est le cas pour moi, tu ne peux que militer pour un monde plus juste envers les filles. Mais personnellement, j’ai vécu une prise de conscience assez tôt, quand j’ai pris conscience de l’injustice envers ma mère. Et puis quand on a de l’empathie… J’ai fait du terrain depuis 1994, et je voyais, et j’avais toujours de l’empathie envers les petites filles, et je pense que cela est aussi quelque chose qui permet de teindre avec humanité ce qu’on fait. Et oui, avoir des filles ne peut que te pousser à militer pour un Maroc plus juste envers ces filles.
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